Carrefour : les ruptures… de culture en trois thèmes

Rupture de stock momentanée

Selon Tradingsat.com, à propos de Carrefour Planet en France, « Lors du Congrès mondial sur la distribution à Berlin, José Carlos Gonzales, le directeur commercial de Carrefour a indiqué que ce nouveau format d’hypermarchés générait des bénéfices nets supérieurs aux anticipations. » Une bonne nouvelle… Cela nous pose toutefois une question : combien de magasins sous nouveau concept sont-il totalisés dans cette évaluation et combien en exploitation effectivement et sur quelle période de référence et de comparaison ?

De l’image prix…
On se souvient de la réflexion que l’on nous a rapporté de Marcel Fournier, lorsque Carrefour implanta pour la première fois un hypermarché dans un centre commercial, à l’instigateur du centre concerné : « Si vous voulez mettre du marbre par terre, mettez du linoléum dessus. » Pour ceux qui pouvaient en douter, le prix bas n’est pas qu’une vaine idée : c’est donc surtout un état d’esprit.
Que le Groupe Carrefour fasse savoir qu’il investit la Place de La Madeleine – dans un emplacement que Castorama avait finalement refusé apprend-t-on pour des questions logistiques d’approvisionnement –  et c’est l’image prix qui se dégrade en quelques secondes pour toute l’enseigne. En dépit d’une volonté très ancienne de se réapproprier les centres-villes chez Carrefour – pouvant déjà être datée de l’époque de José Luis Durán – dans l’environnement économique actuel, l’annonce ne pouvait que choquer face aux écarts sociaux que notre pays connaît.

carrefour Les halles de la Madeleine
Logo déposé par Carrefour le 5 mai 2011 pour la nouvelle enseigne. C’est le 30 juin que la CDAC statuait sur la restructuration de l’immeuble « Palacio » de la Madeleine 25-29, place de la Madeleine, 11 rue Tronchet et 9 rue de la Castellane, à Paris 8e arr., par la création d’un magasin de commerce de détail à prédominance alimentaire à l’enseigne « Les Halles de la Madeleine » d’une surface de vente de 3500 m². Le même emplacement que Castorama refusa finalement pour des raisons de difficulté d’arrivage de la marchandise.

… en passant par les achats…
Selon une source interne, Carrefour représente environ 4000 fournisseurs. 35 d’entre-eux totalisent 60% du chiffre d’affaires de l’enseigne (les grandes marques à ne pas douter). Les MDD représentent 25% de l’activité alors que la grande majorité des autres fournisseurs représentent 15% du chiffre restant.
« Qui négocie avec qui » devient alors une question pertinente nous semble-t-il. Pourquoi séparer les achats qui seraient « stratégiques » pour les principaux fournisseurs avec une attention particulière de la direction générale et laisser les équipes gérer les autres ? Le principal n’est d’acheter auprès d’un nombre restreint de fournisseurs que dans les vieilles entreprises qui ne travaillent pas l’aval… le principal est au commerce, à la vente. Marcel Fournier enseignait cela aux équipes.
Par ailleurs, avec la réduction du nombre des petits fournisseurs, terreau naturel d’un distributeur moderne, l’augmentation des volumes des fournisseurs se rapprochent du seuil fatidique de dépendance économique, Carrefour représentant 25% de leur propre chiffre d’affaires. A ce niveau, Carrefour ne peut se désengager rapidement et complexifie ses propres négociations.
Il est aussi important de remettre en place un système fiable de gestion des approvisionnements. Tout le monde le sait. 38% du textile cet été hypothéqué, selon nos sources, est de nature à remettre en cause une rentabilité fragile.

… jusqu’aux produits pas pris !
Marcel Fournier avait – à propos des ruptures de marchandises – une règle simple que nous résumons ici avec nos mots : “trop est mieux que pas assez, car trop peut se vendre alors que pas assez très difficilement !”
Aussi, plus de 11% de références seraient en rupture – selon une source interne – ce qui qui vient impacter mécaniquement les 20% des produits les plus vendus du magasin, hypothéquant ainsi plus de 20% du chiffre d’affaires, même temporairement, surtout sur les articles de PGC. Le lait sur le feu doit être surveillé dit-on, comme tous les produits dont on ne peut se passer : lait maternisé, couche… où ici : « abondance de biens ne nuit pas ».
On entend d’ailleurs : « ce n’est donc pas d’un Reset dont Carrefour à besoin, mais simplement de reconquérir ses propres gênes. »

Pour ceux qui veulent connaître l’ADN de la culture Carrefour

Carrefour il faut positiver
Ceci n’est pas une publicité Carrefour.

1 réflexion au sujet de « Carrefour : les ruptures… de culture en trois thèmes »

  1. Carrefour-Hédiard, Carrefour-Fauchon ! ou plutôt Carrefour-des-vrais !
    Y a pas mieux pour continuer à dégrader l’image prix de l’enseigne !
    Vous payez combien vos armées de consultants pour aussi peu de résultat !

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