Nestlé se moque de Carrefour sur les ruptures ?

augure nestléQui se souvient encore de Lars Olofsson ? Personne ! Mais si, mais si voyons, les logisticiens du Groupe Carrefour eux ne sont pas prêt de l’oublier. Ils s’en souviennent bien, très bien même ! Tout comme ceux qui espéraient voir surgir du bois la réinvention de l’hypermarché, dont il n’avaient pas compris que Carrefour n’était pas l’inventeur… Il leur faudra d’ailleurs sans doute encore de longs mois pour ne faire qu’espérer effacer de leur esprit les bonnes décisions prises lors de ces trois dernières années. “Les stocks sont trop gros dans notre bilan, c’est simple : retournez-les chez les fournisseurs…” avait-on compris de l’analyse de la direction générale. Le moins possible devait resté sous la responsabilité du groupe et il fallait donc mettre en place des entrepôts déportés dont les marchandises étaient de fait sous la responsabilité des fournisseurs. Alors, sans mise en place préalable d’un système de gestion informatique – cette décision obligeait les équipes à réinventer les cadenciers papiers et les commandes par téléphone. La catastrophe de gestion était annoncée… avec ses impacts ressentis toujours aujourd’hui.

On se souvient aussi que Lars Olofsson était – avant sa vie de riche retraité carrefourien – aussi le grand maître des « Georgettes » : vous savez ces petites capsules vendues à prix d’or dont il se pourrait bien que l’on trouve plus de résidus d’aluminium dans une tasse que de café.

Nestlé fait-il de l’humour pour les clients de Carrefour ?
Le dernier film de Nestlé en tout cas s’intitule, et on peut leur faire confiance sur le sujet : « L’art d’éviter la rupture ». Non non, ils ne veulent pas parler de la démission précipitée de Lars Olofsson (ancien patron de Nestlé Europe) afin d’éviter le pugilat lors de la prochaine Assemblée Générale du Groupe Carrefour mais bien de gestion des stocks. On sait l’entreprise de production pointilleuse sur ce sujet… D’ailleurs, selon son dernier communiqué de presse du 8 juin : « Pour accompagner le lancement de la première édition de la collection Cachettes By Nespresso, l’agence Eggs et la marque aux 16 Grands Crus a imaginé un court métrage d’animation en 3D mettant en scène avec humour et élégance, l’art d’éviter la rupture. [sic]
L’une des périodes les plus cruciales, les plus douloureuses qu’un amoureux d’un café d’exception puisse vivre est la rupture. La rupture de ce si précieux nectar que contiennent les Grands Crus Nespresso [le communiqué de l’agence repris ici n’est effectivement pas très clair !]. Les caféicionados, qui sont passés par là, connaissent tous ce désarroi qui transforme des moments d’exception en moment sans couleurs, sans goût, pire encore un parfum amère survole désormais la dégustation on passe alors des matinées à penser à son Grand Cru préféré, des fins de repas à se repasser les séquences de ces instants si précieux. C’est précisément cette situation de rupture qu’essaie d’éviter l’un des personnages de ce court métrage d’animation de deux minutes. Dans un univers sépia, au sein d’un appartement haussmannien, deux personnages nous font vivre des scènes rocambolesques. Parce qu’il cache ce qu’il a de plus précieux au sein d’un livre intitulé « L’Art de la Rupture » notre principal personnage provoque au sein de son couple un véritable chamboulement… à découvrir sur le site : www.nespresso.com/livrecachette
Nespresso, à travers ce film, fait une nouvelle fois preuve de créativité et invite les amateurs de café à vivre des expériences inédites.
C’est grâce à cette philosophie qui sublime le quotidien, à cette volonté d’anticiper les attentes des Membres de son Club que Nespresso surprend ! » Point besoin de commentaire pour savoir comment le consommateur est considéré ici.

 

cachettes By Nespresso
Cachettes By Nespresso

L’esprit Carrefour est tout autre : supprimer la valeur ajoutée du rêve est ton destin !
Vous comprendrez facilement que la valeur ajoutée du rêve… cela a toujours été un produit de qualité discutable vendu à prix d’or… et que pour Carrefour cela était un véritable cheval de bataille, mais que lorsqu’un producteur était présent à la tête du groupe, cela devenait un cheval de Troie en son sein… avec 18% de taux de rupture en magasin… Détruire ici pour reconstruire sur les cendres du Groupe Carrefour, voilà quelle était la stratégie de cette direction : le serpent était donc passé par là. Ève, il fallait faire attention à toi !

La même chose au prix de… rien !

nespresso capusule

A propos du court métrage « L’art d’éviter la rupture »
Durée du court métrage d’animation 2 minutes
Agence Eggs
Réalisateur Camille Bovier Lapierre
Script et direction de création Emmanuel Gillibert
Production image Explore Studio
Musique Vincent Carlo
Lancement du court métrage Juin 2012
Annonceur Nespresso France

4 réflexions au sujet de “Nestlé se moque de Carrefour sur les ruptures ?”

  1. La législation permet de ne pas déclarer certains adjuvants s’ils ne dépassent pas un certain seuil… c’est toujours un plaisir de savoir les liens entre les patrons et les pouvoirs politiques à ce sujet…

  2. Sans aucun rapport mais ci joint trouver une interview d’1 connaissance, D.Bernard, extrait:
    “Restera-t-il une place pour les magasins ?
    Bien sûr, certains produits dématérialisés seront presque totalement vendus sur Internet comme la musique ou les voyages. Mais le magasin a pleinement sa place dans cette révolution. Il doit repenser sa relation au client. Chaque magasin s’inscrit dans une communauté locale qu’il faut animer, avec laquelle il faut échanger. Il faut être conscient qu’Internet, qui permet les comparaisons, met une forte pression sur les prix. Mais on voit aux Etats-Unis que les distributeurs traditionnels commencent à s’adapter. Dans les supermarchés, les rayons frais sont extraordinaires, comme chez Wegman’s par exemple. Wal-Mart a baissé ses prix, renouvelé sa marque propre et revu sa « supply chain ». Il faut désormais gérer son assortiment au plus près des besoins des consommateurs en fonction de leurs comportements analysés à partir de leur activité sur les réseaux sociaux. Même les hypermarchés ont un avenir. Ils ne seront plus les généralistes qu’ils ont été, mais ils conservent des atouts sur les produits frais, l’épicerie ou le textile permanent comme les sous-vêtements ou la puériculture, par exemple. Mais il faut faire des choix dans les rayons non alimentaires. Un choix en fonction de la compétence de chaque rayon et des vendeurs car le client est désormais un expert.”

Laisser un commentaire

error: ce contenu est protégé