Carrefour-Leclerc : qui a la plus grosse part de marché ?

KantarLa petite info qu’il faut remettre à sa place, selon Kantar Worldpanel : « Un contexte favorable pour le groupe E.Leclerc qui atteint un niveau historique de part de marché à 19,9% (+1,2pt), et passe ainsi devant le groupe Carrefour à 19,6% sur la période P5, mais reste derrière sur le cumul annuel mobile à P5 2013 (le groupe Carrefour reste en tête avec 20,4% de part de marché).
De bonnes performances que l’enseigne E.Leclerc tire toujours de sa capacité à recruter de nouveaux clients et de la hausse de la fidélité de ses clients qui lui consacrent désormais 31,5% de leurs dépenses annuelles. E.Leclerc bénéficie par ailleurs de la forte croissance de ses Drives. L’enseigne creuse également l’écart en termes d’image puisque sa cote d’amour progresse encore : ce sont désormais  plus de 70% de ses clients qui déclarent l’aimer beaucoup ou énormément. Alors que la crise rogne le pouvoir d’achat des Français, Leclerc, qui a fait des prix bas sa marque de fabrique, renforce encore son attractivité Prix : +5.2 pts (vs CAM P4 2011). »

Comme dirait… 
Il faut donc à présent comprendre comment E.Leclerc prend des parts de marché et, surtout, à quel coût !
Autre remarque : ces données sont issues de Worldpanel, échantillon de 20 000 foyers panélistes de Kantar, et calculées  sur un univers Généralistes, (Hypers + Supers + Hard Discount + Proximité + Internet), sur un ensemble de Produits de Grande Consommation et Frais Libre Service (Alimentaire, Liquides, Hygiène beauté, Entretien). présentées dans le FLASH PERIODE P5 2013 (du 22 avril 2013 au 19 mai 2013). En clair… c’est partiel… et non impartial.

11 réflexions au sujet de “Carrefour-Leclerc : qui a la plus grosse part de marché ?”

  1. Je ne comprends pas :
    “Il faut donc à présent comprendre comment E.Leclerc prend des parts de marché et, surtout, à quel coût !” et ” c’est … non impartial”
    vous pouvez éclaircir cela ?
    il y a un complot Leclerc / Kantar ?
    Leclerc force les consommateurs à venir dans ses magasins ? Depuis 10 ans ?
    Il me semble qu’il y a 10 ans , Carrefour était loin , très loin devant Leclerc .
    Comment Carrefour prenait ses parts de marché à l’époque et à quel cout ?
    Intermarché et Système-U progresse aussi sans discontinuer aussi depuis 10 ans ?
    Alors comment et à quel coût ?
    Bref, si je comprends, il y aurait un modèle mieux-disant que chez Carrefour mais qui perdrait des clients …
    Ce n’est pas très compréhensible.
    Aucune agressivité dans mon propos mais je ne comprends vraiment pas vos sous-enetendus.

  2. J’espère qu’il n’y a pas de complot ! Cela serait un comble.
    Ce que je veux dire c’est que la part de marché qui est prise semble réalisée au dépend de la rentabilité des magasins, notamment grâce au drive qui sont un outil d’attaque chez Leclerc, un outil de conquête. Cette stratégie sera-t-elle gagnante à terme… ?
    Il y a également un défaut d’information entre les deux enseignes évoquées. D’un côté une entreprise du CAC40 et de l’autre une société qui n’est pas consolidée, et donc représente des comptes d’exploitation très hétérogènes.

  3. Bonjour,

    Je ne suis pas tout à fait d’accord sur le point de vue sur Leclerc.
    – Je reconnais que Leclerc n’a pas les mêmes responsabilités sociétales qu’un Carrefour ou un Auchan, donc pas les mêmes responsabilité vis à vis des employés, des instances régulatrices etc…
    – Néanmoins Leclerc gagne beaucoup de parts de marché. Cela a un coût ? Certes, mais cela fait plusieurs années que Leclerc est capable de le faire, et qu’il a des résultats fruits de sa politique.
    – Concernant l’impartialité de Kantar, c’est la meilleure étude disponible afin de vérifier les performances des groupes. Et pour les gros, on est très proche de la réalité, il suffit de recouper avec des chiffres IRI + déclaratifs des distributeurs.
    – Certes Carrefour en CAM reste devant, mais on sait très bien que cela n’est qu’une question de temps avant qu’ils se fassent dépasser, car la tendance est marquées et durable, depuis au moins 3 ans.

  4. Les PDM comprennent bien le drive solo, non ? Dans ce cas, la croissance d’E. LECLERC ne m’étonne pas à cet égard. Regardez le nombre de villes dans lesquelles Leclerc implante un drive à côté d’un hyper concurrent ! A Beauvais, s’ils avaient pu se mettre sur le parking d’Auchan, ils l’auraient fait. A chaque fois, l’enseigne visée – souvent CARREFOUR – perd quelques millions d’€uros de CA…
    De la même façon, j’observe des dizaines de cas où les hypers Carrefour ne sont pas rénovés depuis des années, face à des indépendants flambant neufs et agrandis.
    Près de Compiègne (60), Carrefour Market sera bientôt exposé à un Hyper U. A Reims (51), Carrefour Cernay a vu la création d’un Leclerc Drive à proximité et un futur Hyper U dans sa zone de chalandise. A Troyes (10), Leclerc implante un drive solo entre les 2 Carrefour. A Montmirail (51), Leclerc a ouvert un supermarché qui est collé (oui, collé) à la façade de Carrefour Market… Les exemples sont hélas innombrables.
    Carrefour “titille” beaucoup moins Leclerc là où il pourrait le faire. Il y a pourtant des gisements de mètres carrés incroyables avec des supers parfois très bien implantés qui pourraient exceller sur du 3000-4000 m².

  5. Le Loup, votre dernier commentaire me paraît très pertinent. Je vous rejoins totalement. Je crains que MEL, pour lequel j’ai d’ailleurs beaucoup de respect, soit pris dans une course contre la montre pour dépasser à tout prix Carrefour; cette “excitation” ressort d’ailleurs dans toutes ses interviews.

    Or, en économie, on connaît les “stratégies de domination par les prix ou par les coûts”, c’est à dire perdre de l’argent à court terme pour couler, à moyen terme, tous ses concurrents et restaurer ses profits sur le long terme. Ca me fait un peu penser au cas du drive. J’ai l’impression que Leclerc veut vraiment affaiblir ses concurrents, mais qu’en sera-t-il de la rentabilité de ses propres hypers dans 10 ans ?

    “Sans le drive, tu perds des clients. Avec le drive, tu perds de l’argent…”

  6. @Maxime
    On a bien compris la stratégie de G. Plassat de remettre les magasins à niveau. Les directions précédentes n’ont malheureusement pas eu le courage de le faire et le parc est à reprendre dans sa globalité. C’est un effort de grande ampleur. Il faudra juste que les coûts de remise en état ne s’envolent pas. Ce que je ne comprends pas, c’est pourquoi, alors que le drive n’est utilisé par E.Leclerc que comme outil d’attaque, Carrefour France se fait un malin plaisir de cannibaliser ses propres magasins avec ses propres drives ! Il faut mettre en place un outil d’attaque face à Leclerc ou rester sur ses bases… les autres stratégies me semblent destructrices de valeur.
    Le drive, on le sait, est un concept en devenir… non encore finalisé. Pourtant, on multiplie cela à l’envie sur le principe le premier perdra moins de pognon que le dernier à se lancer !
    Superbe idée que de courir dans cette direction ! Finalement, ce sont les clients qui auront bien des difficultés à comprendre que certains seront obligés de fermer tôt ou tard lorsque les compte d’exploitation seront exsangue ! Et les clients seront très heureux d’apprendre qu’avec les coûts d’exploitation en hausse… les prix finaux continueront à monter. Sympa comme perspective pendant une période de crise…
    A terme, c’est un boulevard à ceux qui maîtrisent leur coûts d’exploitation.

  7. La progression constante en pdm de Leclerc ne date pas d’hier, ni du déploiement des drives. Elle est le fruit non pas d’un positionnement marketing précis, même si ce facteur n’est pas étranger au succès – n’est pas le défenseur des consommateurs qui veut- mais plutôt la résultante d’une perséverance dans le positionnement. Depuis l’origine, jamais, je dis bien jamais, le mouvement Leclerc n’a dévié de la trajectoire qu’Edouard Leclerc avait tracé à l’origine. La constance dans le contenu des prises de parole a été le moteur de la progression. Ici, pas de mouvement brownien dans les orientations tactiques. Comme on l’a vu chez Carrefour et dans bon nombre d’autres enseignes. Ici, toutes les composantes du mix de la marque sont alignés et figés. Le projet de marque se dresse, fier et solide, dans ses composantes immuables. Belle leçon de marketing

  8. Je prépare un livre sur Leclerc… vous y noterez la différence entre père et fils. Un glissement immuable de distributeur vers commerçant…

Laisser un commentaire

error: ce contenu est protégé