Carrefour : Noël n’est pas l’époque des rois mages

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Guillaume Vicaire

Selon CercleFinance.com, depuis mercredi :  « […] Les analystes de Nomura ont abaissé l’objectif de cours à 18 euros, contre 19 euros précédemment, avant la publication des ventes du quatrième trimestre, le 19 janvier prochain. Le bureau d’analyse réitère son opinion ‘neutre’ sur la valeur.
Les analystes s’attendent à un chiffre d’affaires en repli de 0,2% sur la période, à 24,3 milliards d’euros, mais en croissance de 1,2% à taux de change constants.
En France, les analystes anticipent des ventes en baisse de 4,5% dans les hypermarchés au quatrième trimestre, hors essence, en raison d’un trafic en recul. Dans le reste de l’Europe, ils estiment que les performances du groupe de distribution ont continué à se détériorer, tandis que les pays émergents devraient afficher des chiffres contrastés, solides en Amérique Latine et moins bons en Chine.
Nomura, qui ne cache pas son scepticisme à l’égard du concept Carrefour Planet, révise à la baisse de 7% ses estimations de bénéfice par action pour 2012. »

D’autres analystes doutent après Noël
De son côté, HSBC confirme depuis son conseil « neutre » sur le dossier Carrefour, a ajusté à la baisse son cours cible de 19 à 18 euros… En fait, la seule solution serait de remettre l’entreprise en ordre de marche…

Tais-toi et march(a)nt
Noël Prioux, directeur général du groupe en France, serait en train de mettre la dernière main à une réorganisation de la gestion des plus grandes surfaces du groupe dans l’Hexagone. Il envisagerait de monter une direction bicéphale pour distinguer, d’une part, les hypermarchés de très grande taille éligibles au concept Carrefour Planet et ceux de taille moyenne. L’entreprise manquait déjà de cerveaux commerçants, mais ne soyons pas trop méchant… Guillaume Vicaire s’apprêterait ainsi à prendre de nouvelles fonctions au sein du groupe, selon le magazine LSA.
A ne rien y comprendre… séparer le tout pour en faire quoi ? Jeter les gros ou les enclaver ? Les réformer ou s’en débarrasser ? Toujours plus de complexité. Encore faire croire que cela à un sens que le concept Planet que personne ne comprend ? A part la presse professionnelle aux ordres, on sait bien que non, alors pourquoi insister ? Déjà tous les investissements y ont été consacrés, sans productivité ! Il faut juste simplifier, revenir à l’essence du métier. De la peinture et terminer.
Ce n’est pas ici une nouvelle tête qu’il faut chercher, mais redonner des jambes à cette société. Le terrain, rien que le terrain. La confiance dans les équipes, rien de moins. Et arrêtez de perdre vos directeurs d’hypermarché qui veulent s’échapper car on le sentiment de perdre leur temps en raison des « aberrations quotidiennes et le manque d’autonomie. »

Le jeudi 19 janvier, belle journée en perspective
En avant Bourse, Carrefour présentera ses résultats pour le 4e trimestre. Cela appellera-t-il des mouvements plus conséquent sur les marchés ? En tout cas, FO Accor précise que « la société de capital-investissement Colony Capital a annoncé hier soir une réduction de sa participation dans le groupe hôtelier Accor et dans la société de services Edenred, l’ex-pôle services d’Accor devenu indépendant et coté en Bourse début juillet 2010. » La nuance n’étant pas toujours dans la stratégie de l’entreprise, assistera-t-on au même mouvement ?
Remarquez, en tout cas, que les stratégies appliquées ici, se retrouvent également là-bas… entre Accor et Carrefour c’est étonnant, il semblait pourtant que ce n’était pas le même métier et pourtant. Trop de transfert de cadres entre les deux sociétés fera des dégâts pour les deux.
Uniformisation et déclinaison d’une seule enseigne, Carrefour Planet, Carrefour City, Carrefour par-ici et par-là et tout le monde à la même maladie et des hypers qui ne savent plus comment se sortir de l’image prix élevé de la proximité. Casino avait déjà eu cela, Pierre Bouchut doit s’en rappeler. La nature aime la diversité et pourtant… là où Colony passe, les enseignes…
Ibis (il semblait que cela était des hôtels), Ibis Styles (styles qui ne veut rien dire en terme de positionnement face à Ibis seul, les autres ne seraient-ils pas style ?) et Ibis Budget (là on peut comprendre… mais comme avec Carrefour Discount, si vous êtes pas cher ici, qu’êtes vous donc là) ? Même analyse, même équipe, même stratégie, même échec à venir… Comme les couleurs… qu’est donc le vert face au bleu et au rouge, où  le positionner ?
Même chez Simply Market cette erreur a déjà été faite sur ses gammes. Faut-il un minimum d’ancienneté dans le secteur pour s’en souvenir. Le turn-over des équipes ne peut être un objectif.

L’espoir pourtant n’est pas là, à porté demain
Retravailler les produits, l’offre sur le marché, pour donner de l’attractivité et de la différenciation selon les formats. Changez vos enseignes pour clarifier. Donner de l’ouverture au budget alimentaire par la recomposition d’une offre non-al plus innovante et moins gourmande et offrez des gammes plus resserrées. Revenez à la base de l’hypermarché en somme, qui n’est pas – comme beaucoup le pense – un format essentiellement alimentaire mais bien non-alimentaire… c’est la clé. Travaillez votre discount dans l’esprit pionnier. Et arrêtons surtout de croire qu’un nouveau meuble en rayon fait vendre plus ! Dehors les architectes s’ils ne font pas du commerce et ne s’attardent pas, comme la direction de surcroît, à la lecture des étiquettes en magasin. On se souvient, il y a deux ans à ce sujet, d’une question posée lors de l’assemblée générale par un client, auquel personne n’a su répondre… c’est indécent.

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