Selon une étude FCGA : le commerce de détail s’essouffle en 2013

Pour la seconde année consécutive, l’activité des détaillants marque le pas en 2013 selon l’INSEE. Une tendance confirmée par la 20e édition de l’étude de référence Chiffres et Commentaires publiée par la Fédération des centres de gestion agréés (FCGA).

En 2013, selon l’INSEE, les ventes TTC du commerce de détail et de l’artisanat commercial (boulangeries, pâtisseries, charcuteries) atteignent 489 milliards d’euros TTC. Comme l’année précédente, elles restent orientées à la baisse en volume (-0,7%).
Autre constante : les ventes sont plus dynamiques dans le secteur non alimentaire (+0,2 %) que dans l’alimentaire (-1,5 %). Les ventes des magasins d’alimentation spécialisée et d’artisanat commercial diminuent de 1,8%, à un rythme un peu moins important qu’en 2012.
Dans le commerce et la réparation automobile, la tendance est identique : les ventes reculent de 3,3%, après une année 2012 particulièrement difficile (-6,6%).

Chiffres et Commentaires – cahier n° 20

Le transport et l’alimentaire en tête
L’étude statistique menée par la FCGA sur les exercices clos en 2013 de 200 000 entreprises du commerce de détail, de l’artisanat commercial, des services et du bâtiment artisanal confirme cet essoufflement et offre une photographie chiffrée complète de l’économie du secteur. 75 professions appartenant à 11 grandes familles professionnelles sont passées au crible de l’analyse de la Commission des études économiques de la FCGA.
Premier enseignement : toutes activités confondues, le chiffre d’affaires des petites entreprises régresse de 0,4% en 2013, tandis que le résultat moyen enregistre un recul de 1,1%. Sur les 11 secteurs d’activité analysés, seulement deux affichent un volume d’activité en progression : le transport (+1,8%) et le commerce de détail alimentaire (+1,1%).

L’Équipement de la personne dans le rouge
L’équipement de la personne (-3,5%), l’équipement de la maison (-2,7%) et le secteur culture et loisirs (-2,2%) sont particulièrement affaiblis par la baisse des dépenses de consommation des ménages. Selon l’INSEE, les détaillants en autres équipements du foyer (meubles, électroménager…) « souffrent d’une conjoncture immobilière morose. Le faible dynamisme du pouvoir d’achat est également peu propice à l’acquisition de biens durables ».
Moins atteints, mais tout de même dans le rouge : les services (-1,2%), l’hôtellerie-restauration (-0,7%), la beauté-esthétique (-0,2%) et l’artisanat du bâtiment (-0,2%) sont néanmoins aussi dans le rouge.

Des revenus nets en chute
Les résultats courants nets* des petites entreprises sont fortement impactés par la dégradation de l’activité. Les trois plus fortes baisses de bénéfices concernent :
– L’équipement de la personne……………………………… -7,4%
– L’équipement de la maison………………………………… -4,2%
– L’hôtellerie-restauration……………………………………….. -3%

La beauté-esthétique (-2,3%), la culture et les loisirs (-2%), les services (-1,2%) et le commerce de détail alimentaire voient également leurs marges fondre. Deux secteurs seulement engrangent des bénéfices supplémentaires : la santé (+2,2%) et les transports (+1%).

* Après déduction des charges sociales de l’entreprise et avant impôt

Le palmarès des revenus
Sur le podium des professions qui gagnent le plus en 2013, on trouve :
– Les pharmaciens d’officine…………………………… 146 500 €
– Les opticiens………………………………………………. 66 800 €
– Les ambulanciers et les taxis-ambulances…………. 55 585 €

Et aussi… Les prothésistes-dentaires (47 300 €), les débitants de tabacs-jeux-journaux (44 800 €), les cafetiers et débitants de tabacs-jeux (43 500 €), les bouchers (39 000 €)…

En bas de tableau, les trois professions qui gagnent le moins sont :
– Les coiffeurs à domicile………………………………… 10 500 €
– Les toiletteurs animaliers……………………………….. 12 200 €
– Les exploitants de mercerie……………………………. 14 100 €

Et aussi… Les parfumeries (15 000 €), les pressings (15 800 €), les salons de coiffure (17 300 €), les magasins de cadeaux et souvenirs (18 000 €).

AVIS D’EXPERT
Francis PALOMBI, Président de la Confédération des commerçants de France : « La baisse générale d’activité que l’on constate est bien évidemment relative à la crise, à la baisse du pouvoir d’achat et à la montée constante du chômage. Autre constat d’évidence, la grande distribution, les grandes enseignes plutôt situées dans l’entrée et le bas de gamme, exposées à une concurrence “farouche” et permanente, influent sur ce résultat négatif».

Méthodologie de l’Observatoire Tous les mois, près de 70 centres de gestion agréés (CGA), répartis sur l’ensemble du territoire national, transmettent les chiffres d’affaires, rendus anonymes, de leurs adhérents à la Fédération. Les indices d’activité sont calculés chaque trimestre, à partir des chiffres d’affaires d’un échantillon de 15 000 petites entreprises de l’artisanat, du commerce et des services. L’évolution des activités est pondérée par le nombre d’entreprises recensées par l’INSEE dans chaque secteur considéré. Un questionnaire est parallèlement adressé chaque trimestre à près de 2 000 petites entreprises représentatives, permettant d’établir le baromètre du moral des dirigeants et de leurs intentions d’investissement et de recrutement. La 20e édition présente les indicateurs statistiques sur l’évolution économique d’environ 200 000 TPE adhérentes à un CGA membres du réseau FCGA/Anprecega. Ces résultats sont calculés à partir des déclarations fiscales 2013. Les 75 professions de cette étude sont regroupées en 11 secteurs d’activité. Chacun d’entre eux présente des informations économiques et sociologiques permettant de positionner les TPE dans leur environnement. Une analyse sur l’évolution des critères de gestion et sur les niveaux de résultat vient compléter cette étude. Chacune de ces 75 professions fait enfin l’objet d’une analyse économique spécifique. Si ces résultats traduisent des tendances bien réelles, ils ne doivent en aucun cas être considérés comme des normes professionnelles.

La Fédération des centres de gestion agréés en bref…
Près de 300 000 petites entreprises (TPE) et 103 Centres de Gestion Agréés (CGA)
92 % des entreprises nationales ont moins de 10 salariés
50 % des TPE imposées au BIC sont adhérentes à un CGA

Grâce à l’adhésion à un CGA, le revenu imposable de l’entreprise n’est pas majoré de 25 % !

Les CGA, structures associatives de proximité, constituent un pôle remarquable de conseils collectifs : aide à la gestion, formation et prévention fiscale. Les TPE bénéficient d’une offre pédagogique attractive (les CGA sont parmi les premiers centres formateurs de la petite entreprise avec plusieurs centaines de milliers d’heures annuelles de formation).
La FCGA forme un réseau d’information et d’assistance aux TPE présent sur l’ensemble du territoire national et capitalise une expertise économique et sociale reconnue de la petite entreprise.
Elle dispose d’outils d’observation et d’analyse particulièrement fiables qui alimentent régulièrement une base de données statistiques très performante.

Laisser un commentaire

error: ce contenu est protégé