La holding de Bernard Arnault toujours très discrète sur sa situation

Selon une information du site Boursier.com, depuis la prise de participation au sein de Carrefour par la holding de Bernard Arnault le 7 mars 2007 – associé au fonds américain Colony Capital – les comptes 2008 et 2009 n’ont toujours pas été publiés, ce que l’on peut confirmer en consultant le registre du Tribunal de Commerce de Paris.
Le journal RUE 89 avait déjà produit un article à ce sujet, dès octobre 2009, lorsque le cours avoisinait le cours actuel. La situation évoquée est donc toujours d’actualité.

Titre Carrefour depuis l'achat par Bernard Arnault
Evolution en bourse du titre Carrefour depuis l’entrée de Bernard Arnault dans le capital de la société

1 réflexion au sujet de « La holding de Bernard Arnault toujours très discrète sur sa situation »

  1. Cette information est inexacte.
    1. Le holding de Bernard Arnault a publié ses comptes 2008. Qui confirment ce que j’indiquais dans mon blog “la richesse des mulliez”. Ces comptes 2008 peuvent être complétés par les comptes des sociétés belges 2008 (qui contrôlent la participation dans Carrefour).
    2. En revanche, Groupe Arnault n’a toujours pas publié les comptes 2009 de son holding ; pas plus que les comptes belges. Surtout, aucun compte n’est sorti sur le holding luxembourgeois qui contrôle la participation commune Arnault/Colony, ni en 2008, ni en 2009. Or c’est à ce niveau qu’on peut apprécier réellement ce que perd Arnault et Colony chaque année depuis 3 ans (différentiel entre les dividendes versés et l’endettement des deux co-prédateurs).
    3. Il y a un lien évident entre l’annonce de l’opération Hermès et la plus-value potentielle réalisée par LVMH (qui baisse d’ailleurs chaque jour, le cours d’Hermès revenant à une valeur plus en rapport avec ses performances, très réelles par ailleurs) et les pertes sur Carrefour subies par Arnault. Ce dernier essaie de se refaire une santé de brillant stratège après les déculottées sur Carrefour et d’autres sociétés (voir mon prochain ouvrage). A ceci près que c’est LVMH qui encaisse les plus-values (amoindries jour après jour), et qu’Arnault ne possède qu’une partie de ce groupe ; les actions LVMH ont déjà pris acte de cette plus-value, il suffit de voir l’évolution des cours. Et que c’est Groupe Arnault qui supporte en direct les pertes sur Carrefour, même si c’est dissimulé par la cascade de filiales intermédiaires belges et luxembourgeoises. Mais les banquiers ne s’y trompent pas.
    4. J’ai indiqué depuis le début de l’opération Arnault-Colony sur Carrefour qu’il ne s’agissait que d’une pure opération de spéculation. Voir également le comparatif Mulliez-Arnault dans mon ouvrage sur “La richesse des Mulliez – pages 165 et suivantes.
    5. Ce qui explique le rachat de titres Carrefour récemmment par la société. Mécaniquement, cela peut permettre de faire augmenter les cours Carrefour en bourse ; mais ces rachats coûtent de l’argent. Et une spécialité des spéculateurs financiers en tout genre est de faire ce type d’opération financière pour attirer les petits boursicoteurs. Bonne chance à ces derniers. Autre stratégie de nos financiers pour récupérer des plus-values vite fait : dépecer le groupe, en vendant rapidement tout ce qui ne rapporte pas de “cash” (voir l’affaire de Carrefour Belgique ….) et en séparant certaines activités (comme l’immobilier) pour vendre et se faire du “cash” également à court terme ; ce qui permet de verser des dividendes plus importants. Avant d’abandonner le navire après avoir empoché les plus-values, et refaire la même chose ailleurs.
    6. Il faut noter enfin que Bernard Arnault n’a jamais rien créé de sa vie. Il n’a fait que bénéficier de l’argent de son père Jean Arnault ; puis récupé l’affaire Agache Willot et à partir de là monté des coups financiers avec ses relations bancaires. Est-ce lui qui a créé Dior, Louis Vuitton, Moët, toutes les marques qui font la renommée de LVMH ? NON ! Il suffit de regarder le sort qu’il a réservé à Lacroix … alors qu’il lui dressait au début des louanges !!! Bref : une vie pour les profits et la spéculation, avec un empire dont il n’est pas le véritable propriétaire.
    D’où la non publication des comptes de son holding personnel en 2009, ni des comptes d’Europatweb en 2008 et 2009, qui supporte l’opération Carrefour en France, ni des comptes des sociétés belges qui supportent le montage financier (en 2009), ni les comptes de Colony au Luxembourg (2008 et 2009).
    B. Boussemart

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