Carrefour, l’action en temps réel autour de la Planet

Cannes ? Saint Maclou ? Non. Désirable sans doute. “De jolies cannes” diront certains… mais “trop chère pour moi” se diront d’autres… pour qui le salaire médian en France – en 2008 – est de 1582,50 euros/mois. Une vraie image prix pour Carrefour.

« Pour répondre aux attentes de ses clients et réenchanter le temps de courses, Carrefour a développé Carrefour planet, un nouveau concept d’hypermarché. Situés à Ecully et Vénissieux […] repensé pour ses clients, le concept Carrefour planet leur propose de vivre une nouvelle expérience des courses axée sur le confort d’achat, la convivialité et le plaisir. Atmosphère de fête et de découvertes, offre de spécialistes organisée en pôles clés, prix en baisse, services inédits […].
Avec Carrefour planet, les clients des hypermarchés d’Ecully et de Vénissieux ont désormais accès à un univers shopping 100% réinventé. »

Extraordinaire
De ce texte, proposé par la direction à destination de la presse lors de la présentation du concept, que comprendre ?
Le commerce c’est la fête, c’est vrai !
Le commerce c’est le plaisir, c’est vrai !

Mais le commerce, ce n’est pas le plaisir de faire la fête !
Depuis la nuit des temps, depuis que Mercure est son dieu – dieu des voyageurs et des voleurs – le commerçant doit faire amende honorable pour que son activité vitale d’irrigation des marchandises puisse se faire au mieux auprès des plus nécessiteux. Irrigation ? Un terme étonnant me direz-vous ! Bien sûr que non. Explications.
Le commerce, c’est notre sang, notre vie entre ceux qui produisent et ceux qui consomment. Nos globules blancs qui transportent notre oxygène. Une véritable activité vitale en somme.
Trop peu de globules… et c’est fatal.
Défaillance de notre système – immunitaire – et c’est toute l’humanité qui subit un coup fatigue. Porter le regard sur les pompes à essence permet de s’en convaincre aujourd’hui.
Ce n’est donc pas les courses qu’il faut aujourd’hui réenchanter, c’est l’esprit même de Carrefour ! Sa direction, qui portait en elle cette vision de nature, avait l’esprit des gens qui ont faim. Aujourd’hui, disons que c’est… autre chose.
“Des frites ou des tripes…” comme ils disent à la télé. Encore faudrait il avoir de sacrées tripes comme les pionniers du secteur pour redonner la frite au Commerce et au Clients, avec deux c évidemment… comme carrefour.

Notre vision n’est point de remettre en cause directement l’architecture de Carrefour Planet… bien qu’elle traduise une stratégie… mais de revenir sur le fond de l’affaire et sur ses aspects humains.
N’oublions pas que le premier média d’un magasin… c’est le magasin lui-même… et que le cadre fait parfois plus pour l’image prix que le prix lui-même. C’est donc un tout indissociable. N’oubions pas non plus les équipes, elles en sont la philosopie.
Pensez-vous que Etienne Thil, concepteur du premier hard discount en France, sous enseigne Ed L’épicier discount faisait de jolies boutiques ?
Les clients ne partent jamais avec la devanture, c’est bien connu ! Les clients n’attendent point que le commerçant s’occupe du lieu de réception, mais d’eux-même évidemment. Ils en ont temps besoin par ces temps agités. Et comme l’aurait évoqué E. Leclerc, le premier service à offrir aux clients : c’est le prix.
Ils aiment être flattés évidemment mais ils savent également que ‘tout flatteur vit au dépend de celui qui écoute’.
Il ne faudrait pas que l’action en temps réel – pendant que l’on parle de crise à longueur d’année – se fasse à contretemps finalement… même s’il est vrai que pour fuir la crise les clients font des choix plaisir (iPhone, iPod, loisirs et voyages notamment).
Les clients sont difficiles, c’est vrai.
Les clients sont parfois contradictoires dans leur agissements, c’est vrai.
C’est toute la subtilité du commerce : montrer des prix bas pour que nos sociétés trop nourries puissent consommer toujours plus, ou du moins, on l’espère, toujours mieux.
« Les pauvres ont besoins de prix bas mais les riches les adorent » disait Bernardo Trujillo.

Remise dans son contexte, l’image plaisir est parfois contraire avec l’image prix… pas toujours, mais cela est sans doute trop subtil.

Laisser un commentaire

error: ce contenu est protégé