Le Panier des essentiels, où l’essentiel est mis au panier, par Frédéric LEFEBVRE

Le mardi 12 juillet, Frédéric LEFEBVRE présidera une réunion, en guise de bilan d’étape, sur l’opération du Panier des Essentiels lancée en avril dernier. Nul doute que chacun aura le plaisir de se féliciter d’une opération rondement menée, mais représentant au mieux un épiphénomène et au pire une galéjade.

Le panier est un prétexte à ne pas agir
1, 2 , 3, j’irai(s) dans les bois…
mais plus facilement la clientèle se retrouve dans les grandes surfaces, dont les coûts explosent avec le temps (pour s’en convaincre voir l’analyse de la FCD). Pour réflexion, Carrefour est une entreprise créée en 1960, 8,5% de marge brute lorsque la société n’était encore qu’un supermarché, 11,5% lorsqu’elle développe l’hypermarché en 1963. Aujourd’hui, devenu 2e distributeur mondial, il faut 21% de marge brute pour nourrir la bête… un véritable ‘progrès’ que tout le secteur de la grande distribution a accompagné au détriment des consommateurs ! Ce qui motive une partie de la montée des achats sans intermédiation (AMAP par exemple) ou le retour en grâce du commerce de proximité.
Pour les détracteurs de Carrefour… on pense à E.Leclerc, il faut se souvenir qu’il débute également avec 8% de marge…

Le panier des essentiels
Logo de l’opération “Le panier des essentiels”

4, 5, 6… cueillir des cerises…
voir l’analyse des bigarreaux réalisée par l’Observatoire des prix et des marges à ce propos. Les marges montent, montent, montent même sur période courte ! Et les producteurs en France crient, crient, crient pendant ce temps, pour que l’on vienne justement chercher leurs productions !

Cerise marge panier lefebvre
Voir les valeurs de marge des grandes surfaces en augmentation (tiret en bleu)

7, 8, 9 dans mon Panier… essentiel
voilà l’arrivée de Monsieur Frédéric LEFEBVRE. Il ne pourra rien y faire, sans volonté politique réelle de changement de politique en retravaillant notamment sur les marges des distributeurs, comme les gouvernements d’après guerre !
Mais comme la volonté politique n’est pas au rendez-vous, les distributeurs préfèrent, du fait de l’augmentation des coûts de fonctionnement, compenser la baisse de leur productivité sur le dos des producteurs locaux, au profit des producteurs étrangers partout dans le monde, merci les poires du Chili…
Ne devrions-nous pas retravailler toute la structure des coûts de nos filières plutôt que de faire de longs discours sur l’inflation des matières premières et faire gober aux consommateurs qu’il devra toujours payer plus cher ?

M. Frédéric LEFEBVRE est Secrétaire d’État chargé du Commerce, de l’Artisanat, des Petites et Moyennes Entreprises, du Tourisme, des Services, des Professions Libérales et de la Consommation

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