Qui contrôle réellement votre nourriture ?

A-t-on un choix réel de nourriture dans les magasins ? Quelle est la réalité de la diversité offerte en magasin ? On avait bien noté que Carrefour, en la personne du directeur exécutif France avait souhaité que soient mis en avant les producteurs d’origine France… au point de rassembler parfois les produits dans un rayon spécialisé à côté des produits étrangers (sic !). Il nous fallait donc aller plus loin pour comprendre la toute puissance des opérateurs de grande marque de l’industrie agroalimentaire.

Provenance de notre nourriture

C’est une étude américaine, rédigée par Wenonah Hauter et publiée sous forme d’un livre intitulé Foodopoly [sur-titre : La bataille de l’avenir de l’alimentation et de l’agriculture en Amérique], qui nous donne des pistes sur cette question épineuse.

“… A meticulously researched tour de force… examines the pernicious effects of consolidation in every sector of the food industry.”
– Publishers Weekly

• « Les plus grandes entreprises contrôlaient une moyenne de 62,8% du chiffre d’affaires parmi 100 types de produits d’épicerie. Sur 30 catégories, quatre sociétés ou moins contrôlés au moins 75% des ventes. Pour six catégories, les entreprises les plus vendues représentent plus de 90% des ventes de la catégorie, y compris la formule pour bébé et des dîners micro-ondables.
• Beaucoup d’entreprises vendent plusieurs marques d’un même produit, ce qui conduit les consommateurs à croire qu’ils choisissent parmi les concurrents alors qu’ils choisissent juste parmi les produits fabriqués par la même entreprise – et qui peuvent avoir été préparés dans la même usine.
• C’est aussi vrai pour les marques bio et de santé, qui sont de plus en plus achetées par les grandes entreprises alimentaires. Par exemple, Kellogg possède deux marques Kashi et Bear Naked, même si leur emballage et sites font paraître une indépendance. »

Le site mis en place pour évoquer cette question aux Etats-Unis, renchéris : « Lorsque seulement une poignée d’entreprises font la plupart de nos aliments, les consommateurs, les agriculteurs et les petites entreprises alimentaires perdent. » Une prise de conscience évidente que les grands de la distribution n’ont – à notre sens – pas véritablement encore intégré. Pas plus d’ailleurs que la révolution productive naissante et sous-jacente d’une nouvelle économie face à l’hypermondialisation.